Le 8 mars à Mantes, la ville arborait quelques marques bien visibles de la mobilisation annuelle pour les droits des femmes : des banderoles sur un des ponts les plus passants et à la gare, des slogans à la craie sur le bitume… Tout cela avant un rassemblement réunissant 30 personnes à la gare à l’appel des FFFRAC, le groupe féministe local, (voir l’interview du groupe dans le numéro d’été 2020 de CA) avant de rejoindre collectivement la manif parisienne.
Localement, ce 8 mars avait été envisagé comme le point culminant d’une mobilisation construite sur la durée par les FFFRAC depuis maintenant presque 1 an, avec des rendez-vous autour du 8 de chaque mois, dans des lieux passants (mairie, gare, marché). L’idée de grève des femmes (du travail, de la consommation, des tâches domestiques) était expliquée et motivée à chaque échéance depuis la rentrée 2020, ainsi que des points d’actualité (procès, mobilisations internationales, grèves…), dans les tracts et / ou les prises de paroles, slogans, chansons…
Ainsi, entre la rentrée 2020 et février 2021, ont eu lieu lors des rassemblements par exemple : commémorations des 50 ans du MLF, de l’avocate féministe Gisèle Halimi, un relai local des acquis en Argentine et en Corée sur le droit à l’avortement, un soutien à Julie, jeune fille violée par une vingtaine de pompiers, à l’occasion du procès, et un message de solidarité exprimé avec les femmes de chambre en grève à l’Ibis Batignolles… La manif de février, très festive avec casseroles, banderoles et chants dans le marché était très réussie.
Les manifs, même relativement peu garnie (30 à 60 personnes, pour Mantes, c’est bien) étaient toujours enthousiastes et déterminées, et dans la morosité ambiante, ça soude les liens et ça fait du bien !
Brève initialement publiée dans le mensuel Courant Alternatif, n°309 avril 2021