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Mouvement contre la réforme des retraites 2023

Retraites 2023 : ailleurs en banlieue parisienne, ça bouge aussi

Photo : Le Courrier de Mantes
Photo : Le Courrier de Mantes

Comme partout,  depuis le 19 janvier, les cortèges sont très fournis, avec des jeunes de plus en plus nombreux notamment depuis la rentrée des vacances d’hiver. Les blocages de lycées et de facs se sont accélérés à partir du 6-7 mars. Des lieux qui ne bougent pas habituellement se sont lancés comme la fac de Saint-Quentin-en-Yvelines. Dans les villes de proche ou lointaine banlieues, des retraites aux flambeaux nombreuses ont été organisées, en particulier dans des villes rarement dynamiques comme Rambouillet, Les Mureaux. Mais comme partout des manifs globalement assez peu dynamiques, avec une vision très citoyenne de la lutte. Cela a bien sûr pris une autre tournure après le 49.3 avec des manifs plus offensives car immédiatement réprimées, parfois avec le soutien des syndicats qui sortaient le ballon malgré le grabuge pour couvrir les manifestant-es. 

La grève est – ou était – forte dans les transports (RATP, SNCF, parfois transports scolaires et boîtes locales), mais décroissante et tendant à se faire principalement sur les grosses journées. Les cheminot-es ont du mal à faire venir les gens en AG. Malgré la grève décroissante, il existe des actions intéressantes comme l’envahissement des voies et le sabotage à la gare de Versailles-Chantiers. Ou encore la grève « sauvage » – c’est à dire sans déclaration d’intention – au technicentre de Châtillon. Idem dans l’éducation, où la reconductible est le fait d’une poignée d’acharnés, même sur la séquence du 7-8 mars où seuls quelques rares bahuts ont reconduit massivement. Concernant la grève de surveillance du bac, le rapport de force n’était pas suffisant faute de nombre chez les grévistes même dans les lycées les plus mobilisés du 93. Les piquets de grève ne bloquent rien, le courage manque aux profs et aux élèves pour que le risque soit pris. Notons tout de même quelques évacuations au flashball de « vrais » blocages. Dans l’énergie, la grève tient bon chez les électriciens et les gaziers, avec des piquets et des actions de coupure, parfois en commun, pour s’entraider : les électriciens coupent chez les gaziers. Difficile toutefois de faire le lien avec des professions qui restent souvent dans l’entre-soi de leur piquet, même si de beaux moments ont eu lieu, comme à Beynes (78) avec une paella géante des grévistes gaz-électricité et des cheminots et profs qui s’y sont joints. Les éboueurs tiennent le haut du pavé grâce aux blocages ou filtrages des incinérateurs et des dépôts de camions-bennes. Au quotidien, des renforts venus de l’AG interpro et des étudiants viennent renforcer la grève. 

Les AG n’ont décollé vraiment qu’après le 31 janvier dans le 93 – avec beaucoup de profs dedans – ou les 7-8 mars ailleurs. Depuis des actions quotidiennes sont lancées comme : les blocages de périph, le filtrage sur des zones industrielles comme à Gennevilliers, Limay-Porcheville, des manifs hors du calendrier de l’intersyndicale, des irruptions dans des centres commerciaux, des soutiens aux grèves et sur les piquets, des péages gratuits pour caisse de grève, etc.

Brève intialement parue dans le mensuel Courant Alternatif, n°329 avril 2023